Margot Pietri est née en 1990, elle vit et travaille à Paris. Diplômée de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Lyon en 2014, elle développe un travail d’écriture de récits de science-fiction, de sculpture et de peinture. En 2017 elle a participé à la 67ème édition de Jeune création, en 2019 et elle a été sélectionnée pour la 6ème Bourse Révélation Emerige et en 2023 elle a obtenu le prix d’encouragement en Peinture de l’académie des Beaux-Arts de Paris. Ses exposition personnelles recentes ont eu lieu à La Serre, espace d’art contemporain de la ville de Saint-Etienne et au Musée de la céramique de Lezoux, projet ex-situ de l’IAC de Villeurbanne. Son travail a été présenté dans le cadre d’expositions collectives au CACN de Nîmes, à la Collection Lambert d’Avignon, au CAC Bretigny, aux Limbes à Saint-Etienne, à la Cité des Arts à Paris. Son travail fait partie de la collection du MAMC+ Musée d’Art Moderne et Contemporain de Saint-Etienne.
Margot Pietri s’intéresse à la manière dont la technique influence nos croyances, et de quelles manières elle modifie notre environnement et notre rapport au temps, nos interactions et nos émotions. Dans un premier temps, elle produit des textes. Des récits de science-fiction dans lesquels les modalités de nos relations – aux objets, à la machine, aux autres, à l’environnement –sont renégociées. Elle imagine de nouvelles manières de vivre dans une société sans hiérarchie, où les rythmes de vie et de travail ne sont pas calés sur une utilitarité présupposée. Les textes racontent des changements climatiques qui proposent d’imaginer de nouveaux rythmes détachés des normes sociales et temporelles. De ces récits naissent des pièces qui mêlent la sculpture et la peinture. Elles évoquent souvent l’histoire de la peinture. Elles explorent les relations et les affects que l’humain entretient avec la technique et les objets industriels et la nécéssité de s’actualiser. L’ obsolescence de la technologie dans un monde qui pourrait être contemporain au nôtre. Les sculptures que Margot Pietri fabrique renvoient à des outils de mesure dont la fonction serait altérée. Elle les agence ensuite de manière à créer des environnements qui évoquent des paysages artificiels et déboussolés. Ils semblent coincés entre un passé non digéré et un futur incertain. L’artiste travaille la surface des matériaux de façon qu’elle prenne l’apparence du mouillé, du glacé, ou au contraire du déshydraté dans une même volonté de montrer un état des choses qui transcrit un environnement climatique déréglé.Les pièces feignent d’être technicisées. Elles laissent transparaître une désorientation, et révèlent les traces d’une réorganisation de la société où la nuit et l’insomnie peuvent être pensées comme des espaces de réflexions alternatifs. Les signes visibles dans les sculptures, les émojis ou les caractères spéciaux, témoignent de l’apparition d’une nouvelle forme de langage qui permet de véhiculer des émotions standardisées. Ces caractères participent à l’émergence de nouveaux systèmes de relations, de manières de vivre et de communiquer, amplifiés par les nouvelles technologies.
Margot Pietri is interested in how technology influences our beliefs, and how it modifies our environment, our relationship to time, our interactions and our emotions. Initially, she produces texts. Science-fiction narratives in which the terms of our relationships – to objects, to machines, to others, to the environment – are renegotiated. She imagines new ways of living in a non-hierarchical society, where the rhythms of life and work are not based on presupposed utilitarianism. The texts talk about climatic changes that suggest new rhythms detached from social and temporal norms. These narratives give rise to pieces that combine sculpture and painting. They often evoke the history of painting. They explore the relationships and affects that human beings have with technology and industrial objects, and the need to update themselves. The obsolescence of technology in a world that could be contemporary with our own. Margot Pietri’s sculptures are reminiscent of measuring tools whose function has been altered. She then arranges them to create environments that evoke artificial, disorientated landscapes, seemingly caught between an undigested past and an uncertain future. The artist works the surface of the materials in such a way that they take on the appearance of being wet, icy or, on the contrary, dehydrated, in the same desire to show a state of affairs that transcribes a deregulated climatic environment. The pieces pretend to be technicalized. They suggest disorientation, and reveal traces of a reorganization of society in which night and insomnia can be thought of as alternative spaces for reflection. The signs visible in the sculptures, emojis and special characters, testify to the emergence of a new form of language that conveys standardized emotions. These characters contribute to the emergence of new systems of relationships, ways of living and communicating, amplified by new technologies.