“History of Trance” prend l’exposition comme sujet, à travers un ensemble de mots qui tout en étant langage deviennent les outils visuels d’une œuvre globale. Le questionnement s’oriente alors autour de la structure, du montage quasi cinématique d’une exposition pour entrevoir ses nombreuses potentialités. Ce processus ouvert offre la possibilité au visiteur de s’y intégrer, de le ré-interroger dans ses manques et ses vides. Support et vecteur d’un message, l’exposition traitée comme sujet acquiert son autonomie face aux objets, devenant elle même un objet investi en tant que tel. Il s’agit d’un champ, d’un territoire d’expérimentations, d’interactions, de relations… d’un réseau semblable à celui de tout objet technologique contemporain. L’exposition devenue œuvre, ou inversement, semble se jouer dans ce qui manque, dans ce passage entre elle et celui qui la parcourt et l’observe. Ce transfert n’augure-t-il pas le déplacement de l’exposition vers son devenir média ? Cette mutation conceptuelle lui confèrerait alors un statut paradigmatique, tendu entre la volonté de porter un discours et l’intention de le diffuser à autrui.

“History of Trance” takes the exhibition as a subject, through a set of words that, while being language, become the visual tools of a global work. The questioning then turns around the structure, the almost cinematic montage of an exhibition to glimpse its many potentialities. This open process offers the visitor the opportunity to integrate into it, to re-examine him/her in his/her gaps and emptiness. As the medium and vector of a message, the exhibition treated as a subject acquires its autonomy in the face of objects, becoming itself an object invested as such. It is a field, a territory of experimentation, interactions, relationships… a network similar to that of any contemporary technological object. The exhibition that has become a work, or vice versa, seems to be played out in what is missing, in this passage between it and the one who travels through it and observes it. Doesn’t this transfer augur the displacement of the exhibition towards its media future? This conceptual mutation would then give it a paradigmatic status, stretched between the will to carry a discourse and the intention to spread it to others.


Intervenants / Speakers :

Nathalie Desmet, enseignante et chercheuse à Paris VIII, critique d’art et co-directrice du laboratoire de recherche et création l’Extension.
Patrick Nardin, maître de conférence à Paris VIII, commissaire d’exposition, co-fondateur et président du centre d’art contemporain Faux Mouvement.
Philippe-Alain Michaud, historien de l’art, commissaire d’exposition, conservateur du patrimoine, responsable aux collections cinémas du Musée National d’Art Moderne, Centre Pompidou, et responsable de la programmation cinématographique du Musée du Louvre.
Thomas Fort, critique d’art et commissaire d’exposition indépendant.