Dans la véranda, Ludovic Sauvage (1985) présente une nouvelle installation produite par la Villa du Parc et conçue in situ. « corporate Poetry» regroupe plusieurs éléments dont quatre petits modules noirs dans lesquels s’incorporent des détails d’images à la surface de miroirs noircis, composant une mystérieuse narration décorative.
Ludovic Sauvage pratique l’appropriation d’images aussi prometteuses que stéréotypées de paysages idylliques et de produits ou situations de rêve ayant
circulé dans les mass médias au siècle dernier. il éprouve leur résistance physique et rétinienne à l’heure de la dématérialisation numérique et de l’épuisement iconique des utopies.
Souvent récupérées dans des magazines datés, ces images, vouées à la vie brève
de l’usage publicitaire et requérant une consommation immédiate, sont sauvées de l’oubli par le geste de collecte qu’opère en iconographe Ludovic Sauvage. Dans ses installations, il offre aux images de nouvelles perspectives, en sondant leur épaisseur matérielle, et en intensi ant les réactions du support par différentes manipulations introspectives. A ches découpées en lamelles, diapositives projetées jusqu’à l’épuisement du lm, impressions sur miroirs rendant les images spectrales permettent de révéler la condition organique du matériau – fragilité, durabilité, évanescence, etc., au-delà des signes d’apparat de la représentation, mirage qui s’est en partie évanoui. Dans cet entre-deux où signifié et signifiant sont remis à plans égaux, ces images artificielles et mercantiles basculent dans l’onirisme et l’ambivalence. Les dispositifs lumineux et sculpturaux qui les accueillent contribuent par leur étrangeté au décalage perceptif, et à la difficulté de se situer temporellement face à ces représentations.

Commissariat de Garance Chabert

photo : Aurélien Mole

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