du 5 novembre au 22 décembre 2022
from November 5th to December 22nd, 2022
Souhaiter que les personnes les plus proches de vous, voire celles que vous aimez le plus, meurent, ça peut arriver. En tout cas, ça m’est arrivée. Je le recommande même, ça fait du bien : penser à une mort qui soulage, une mort qui vous libère d’un jugement, d’un étouffement ou d’un amour inconditionnel. Ou simplement vouloir interrompre la lourdeur de celui-celle qui parle trop, de celui-celle qui ne perçoit plus les limites, qui empiète et s’étale jusqu’à nier l’autre. Parfois, cela devient physique, lorsque le corps ne peut plus supporter la présence de l’autre. Je veux que tu meures exprime, selon moi, le souhait d’une disparition instantanée, plus que d’une mort réelle ; elle s’apparenterait à un effacement, celui d’un corps flottant dans l’espace s’éloignant progressivement dans le noir de l’univers, jusqu’au néant. Sans savoir où va le corps, sans savoir s’il meurt vraiment, quoi qu’il en soit, il disparaît une fois pour toute de la vue et de tout lien possible. (…)
Angélique Aubrit et Ludovic Beillard ont, quant à eux, écrit un scénario qui met en scène la rencontre de cinq personnages dans un huis clos étroit où règne une tension loufoque et inquiétante. Le film qui en résulte, comme le dispositif de l’exposition, les situe dans un environnement qui emprunte les caractéristiques architecturales d’un vaisseau spatial. Ici sur terre, l’espace de la galerie, lui-même de petite dimension, a été réduit, il rappelle l’ambiance confinée et claustrophobe de ces véhicules interstellaires. Les costumes-sculptures d’Élena, Mauris, Heather, Niklas et Pete sont présentés les uns à côté des autres, adossés au mur comme des habits de cosmonautes rangés dans un sas de décompression. De son côté, le film laisse apparaître les personnages dans une cabine circulaire à 6 portes, dont les murs suintent l’humidité. Les personnages s’y croisent, s’y parlent, s’entrechoquent, attendent ou encore circulent. La situation entre eux semble instable, tantôt pesante et menaçante – vont-ils s’entretuer ? – tantôt ‘relaxe’ entre deux taffes de cigarette.
Extrait du texte d’Oriane Durand
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It can happen to wish that the people closest to you, or even those you love the most, die. In any case, it happened to me. I even recommend it, it feels good: to think of a death that relieves, a death that frees you from judgement, from suffocation or from unconditional love. Or simply wanting to interrupt the heaviness of the one who talks too much, the one who no longer perceives the limits, who encroaches and spreads out to the point of denying the other. Sometimes it becomes physical, when the body can no longer bear the presence of the other. Je veux que tu meures (‘I want you to die’) expresses, in my opinion, the wish for an instantaneous disappearance, more than a real death; it would be like the obliteration of a body floating in space, gradually disappearing into the blackness of the universe, into nothingness. Without knowing where the body goes, without knowing if it really dies, be that as it may, it disappears once and for all from sight and from any possible link. (…)
As for them, Angélique Aubrit and Ludovic Beillard have written a script that stages the meeting of five characters in a tightly enclosed space where a zany and disturbing tension reigns. The resulting film, like the exhibition set-up, places these characters in an environment
that borrows the architectural characteristics of a spaceship. Here on earth, the gallery space, itself small, has been reduced, recalling the confined and claustrophobic atmosphere of these interstellar vehicles. The costumes-sculptures of Élena, Mauris, Heather, Niklas and Pete are presented next to each other, leaning against the wall like cosmonauts’ clothes in a decompression chamber. The film, on the other hand, shows the characters in a circular cabin with six doors, the walls of which ooze humidity. The characters pass each other, talk to each other, bump into each other, wait for each other and move around. The situation between them seems unstable, sometimes heavy and threatening – are they going to kill each other? – sometimes ‘relaxed’ between two puffs of a cigarette.
Extract from Oriane Durand’s text
Avec le soutien du CNAP Centre National des Arts Plastiques
du 14 octobre au 18 novembre 2023
from October 14th to November 18th 2023
du 3 septembre au 29 octobre 2022
from September 3rd to October 29th, 2022
du 4 septembre au 24 octobre 2021
from September 4th to October 24th 2021
du 18 novembre au 23 décembre 2017
from November 18th to December 23rd