du 5 octobre au 16 novembre 2024
from October 5th to November 16th
Dans Liminalities, second volet de son exposition à la galerie Valeria Cetraro, Laura Gozlan donne à voir un pan de sa pratique sculpturale récente ; un ensemble d’œuvres créées sur ces trois dernières années, en parallèle de sa production filmique, et alors qu’elle s’intéressait à la question de l’accident et aux formes de plasticités « négatives » et prosthétiques reliées.
Par leur silhouette ergonomique mimant le design industriel streamline, ces objets appellent des potentialités d’appareillages corporels et de manipulation. S’ils épousent certaines formes des objets fonctionnels et jouent de rapprochements entre le technologique et l’organique, leur fonction et leurs usages demeurent toutefois énigmatiques.
Dans certaines de ces sculptures, l’image du corps ne cesse de se construire et déconstruire dans la tension entre creux et plein, des reliefs concaves jouent d’évocation à des surfaces d’accueil du corps, comme ces selles de moto moulées ou ces fragments de mobiliers que l’on reconnait, tandis qu’à d’autres moments les objets peuvent être identifiés à des parures, des sortes d’armures ou de combinaisons adoptant l’aspect d’étranges créatures amphibiennes mutantes. Leur texture en résine noircie par endroit, comme brûlée, et les reflets irisés de leur patine travaillée avec un maniérisme proche des effets spéciaux, dégagent les effluves d’une matérialité toxique en même temps qu’un souci contrôlé de l’artifice.(…) Contrairement à l’alien, progéniture sans contours fixes de la mère archaïque, qui change de forme à mesure qu’il acquiert de la maturité, les « larves » de Laura Gozlan se complaisent dans un état d’immaturité, réfutant l’accession à un stade d’évolution qui inscrirait leur cohérence dans un règne de la différence, des genres ou des espèces : les formes semblent grandir par greffes d’altérités, par agglomération de corps étrangers, reproduisant et dupliquant leurs propres difformités. Ici l’impossible reconnaissance de l’identité de ces corps sans contours, réengage les motifs de l’abjection omniprésents dans le travail de l’artiste. Toutefois, il s’agit plutôt ici de décrire une métamorphose, une fuite du corps hors de lui à travers l’objet, un mouvement décentré qui vient contester l’accaparement de la libido à des fins productivistes et reproductives, retournant le prédateur en potentiel allié. L’objet, flottant à la frontière entre monde interne et monde externe est devenu le refuge d’affects et de pulsions proliférantes.
Extrait du texte de Clara Guislain
du 14 octobre au 18 novembre 2023
from October 14th to November 18th 2023
du 3 septembre au 29 octobre 2022
from September 3rd to October 29th, 2022
du 4 septembre au 24 octobre 2021
from September 4th to October 24th 2021
du 18 novembre au 23 décembre 2017
from November 18th to December 23rd