(…) Mais devant cette vérité brutale qu’est l’universalité de la mort, toutes les applications du monde ne sont pour l’heure d’aucune aide. Après une décennie d’enthousiasme pour les régimes detox qui ne nourrissent pas, de photoshopage extrême, de flux ininterrompus de tutoriels de maquillages sur YouTube, nous semblons soudainement nous rappeler que nous avons un corps, qu’il vieillit, qu’il est même mortel. Et, les systèmes de renforcement de la jeunesse pour super-milliardaires sur lesquels l’artiste est incollable (transfusion de sang d’enfant, cryogénisation, téléchargement d’une e-âme dans un nouveau corps) ne valent probablement pas mieux qu’une bonne couche de fond de teint, qu’un milkshake au jus de momie, ou qu’un rituel ancestral oublié. (…)

(…) However, facing this brutal truth that is the universality of death, all the apps in the world are for now of no help. After a decade of enthusiasm for detox diets that do not feed, extreme photoshop makeovers, continuous flow of makeup tutorials on Youtube, we seem to suddenly remember that we have a body, that this body ages, and is even mortal. Moreover, the youth enhancement systems for super-billionaires that the artist knows everything about (child blood transfusion, cryopreservation, e-soul download in a new body) are probably not worth a good layer of foundation, a mummy juice milkshake, or a forgotten ancestral rite. (…)

Extrait du texte « Le philtre et le filtre », par / excerpt from the text « Philtre and Filter » by Jill Gasparina